Ecriture

Voici la première page du conte que je suis en train de peaufiner, j'en ai déjà une trentaine mais elles se reposent depuis 1 an en attendant l'inspiration
Ce post m'a donné envie de m'y remettre

Je suis née à Savagnouzes le 29 mai, jour de la fête de mon village, juste après l’heure des vêpres, de Zéfinette VISTOUILLE ma mère et de Paupin GRABAGNOUFFES mon père.

Il paraît qu’il faisait très chaud ce jour-là et que mon père était descendu au bord de la rivière qui passe en bas du village pour se rafraîchir avec Ratouille, le fils du boulanger, appelé ainsi parce qu’il aimait chasser les souris quand il était petit, il y en avait beaucoup chez lui, à cause de la farine certainement, et qu’il aimait les pâtes en général, et les nouilles en particulier, il était un peu idiot, c’est vrai, je l’ai bien connu plus tard, mais tellement gentil pour ma mère, et quand ils ont entendu un hurlement, ils se sont douté que quelque chose de grave était arrivé.
Ils se sont rechaussés bien vite, il est vrai que les espadrilles c’est vite enfilé, et sont remontés vers le village à toute bombe.
Un second hurlement leur a fait comprendre que ça venait du côté de chez Parquette, la mère de Paupin, ma grand-mère en quelque sorte, et que sûrement c’était la Zéfinette.
A peine arrivé là-haut, juste le temps d’apercevoir la maison, mon père a vite compris que c’était ma mère qui hurlait, mais pas de douleur.
Elle avait eu le temps d’apercevoir ma tignasse sortir de son ventre, une tignasse rousse, terriblement rousse, la tignasse du diable.
La Parquette aussi hurlait et pleurait et la sage-femme, cette brave Courline essayait de tout son grand tablier dans lequel ses seins flirtaient honteusement avec son ventre de cacher cette tête rousse. Pauvre petite !

Il paraît que certains bébés naissent sans cheveux, pas moi.
Il paraît que certains bébés naissent sans dents, pas moi.
C’est mon entrée dans le monde.

Mais à ce moment-là personne encore ne savait.

tatie danielle

hooo danielle,
c'est superbe !
la suite, la suite, la suite...

Matoumboo, pour toi, la 2nde page er merci pour ton avis
Ma mère m’a nourrie au sein durant trois longues années, j’étais accrochée sur sa poitrine dans un grand châle vert et rouge, je m’en souviens, de cette couleur rouge qui cachait bien mal la couleur de mes cheveux.
Ce châle, c’est mon père qui le lui avait offert le jour où ils est venu la demander à mon grand-père Padri ; c’était un châle d’amoureux, il est donc normal que je sois enveloppée dedans.
Si je ne parlais pas, je tétais tout ce que je pouvais, j’avais toujours faim et pourtant je n’étais pas bien grasse ; longue et maigre disait grand-mère, comme Zézé, le frère de ma mère, celui qui est parti curé en Afrique et qui n’écrit jamais, et c’est pourquoi on m’appelle Zézette, en souvenir, on sait jamais ! et ses dents ! tu ne souffres pas Zéfinette ? si c’est pas malheureux !
Ma mère, qui n’avait jamais élevé la voix, qui ne s’était jamais plainte de rien, disait non, elle ne souffre pas, après tout c’est son bébé. Elle aura bien le temps dans quelques mois de manger sa soupe comme toute enfant de trois ans ou de croquer dans les fruits du verger, ou de sucer son quignon de pain.
J’ai marché tard aussi. Je ne pouvais pas à la fois apprendre à marcher et me promener dans le châle de ma mère n’est-ce-pas ? on me tenait quand même quelquefois assise sous le noyer qui était devant la porte du côté gauche de la maison de ma grand-mère, bien protégée des bestioles sur ce fichu châle vert et rouge, avec des franges, je vous l’ai dit ? grand comme une petite couverture, mais bien assez grand pour moi.
Mon père venait quelquefois s’asseoir timidement près de moi, il me ramenait quelques fleurs qu’il avait coupées en remontant le long des chemins mais je crois qu’au fond ces fleurs étaient pour ma mère mais il était trop timide pour l’avouer. Je ne savais pas, alors, je prenais les fleurs et je les torturais entre mes mains jusqu’à ce qu’elles ne ressemblent plus à rien ; il veillait bien cependant à ce que l’une ou l’autre d’entre elles reste assez belle pour que ma mère puisse en profiter un peu. Je crois qu’il riait aussi mais je n’en suis pas sûre, il est parti et n’est pas revenu. Ma mère ne m’a plus jamais parlé de lui, ni personne d’autre. Interdit !

Mon premier territoire en somme, et même le chat n’avait pas le droit de s’y asseoir, les chats ont tous des puces, c’est bien connu, les chiens aussi d’ailleurs, mais on n’a jamais eu de chien.
C’est mon territoire.

Mais à ce moment-là personne encore ne savait.

tatie danielle

vraiment, je suis captivée !

c'est à la fois dur et tendre, un mélange de roman et de conte enfantin.
une alchimie très agréable, un vrai moment de détente !

bravo, n'hésite pas à continuer et pourquoi pas à te faire éditer !

Merci Matoumboo
si tu me voyais je ressemble à une belle tomate, rouge de plaisir
tu sais l'écriture c'est vraiment ce que j'aime faire, des petits contes enfantins, un roman qui se passe dans le monde merveilleux de ma Bretagne, des petits poèmes mais j'aime moins et une pièce de théâtre : je l'avais envoyée à ne ne sais plus qui, un auteur reconnu qui m'avait encouragée à continuer, il faut que je retrouve la lettre (j'avais réussi à ne pas me faire eng... par mes parents, c'est à cette époque que j'ai raté mon bac)
je corresponds avec un auteur régional qui est très très compétent, il s'appelle Gérard Raynal (si tu vois queulque chose de lui, n'hésites pas) Mon rêve inavoué serait de travailler avec des auteurs, pour la frappe, la relecture, enfin tout le toutim
voili voilou
tatie danielle

alors si c'est ça qui te fait plaisir, fonce !!
je te souhaite pleins de bonnes choses

la troisième page
Un jour, je devais avoir presque six ans, j’étais toujours aussi rousse et mes cheveux avaient poussé bien que ma mère et ma grand-mère se soient toujours efforcées de cacher ma tignasse sous des bonnets de laine colorée en hiver, des chapeaux de paille enrubannés en été pour que personne ne la voit ; mais de toutes façons personne ne les aurait vus ces satanés cheveux puisque personne ne venait jamais chez nous, sauf Ratouille, bien sûr, mais lui ça ne compte pas. Le facteur même laissait les rares lettres que nous recevions dans la boîte que mon père avait construite et peinte de jolies couleurs vives et accrochée au tronc du chêne, à l’entrée du chemin qui mène chez nous.
Donc ce jour-là ma mère me dit qu’on devrait songer à m’envoyer à l’école, c’est un bel endroit avec des enfants qui chantent, et qui apprennent à lire, et qui apprennent à compter, et qui apprennent à écrire. Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? je n’ai pas besoin de lire, ni d’écrire, ni de compter mais je sais chanter, et fort même, je n’ai pas besoin d’apprendre. Donc non, je n’irai pas dans cet endroit et la première grosse colère est arrivée. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu besoin de me mettre en colère puisque ma mère, mon père, mon grand-père, ma grand-mère, Ratouille, enfin tous quoi, avaient toujours fait ce que je voulais, cela ne devait pas changer, je n’irais pas à l’école, un point c’est tout.
Pas même la promesse d’un joli tablier et d’un petit panier pour mon goûter ne me feraient changer d’avis. Je n’irais pas à l’école, un point c’est tout.
J’aime bien rester ici, c’est tout doux, c’est tout chaud même en hiver, quand la cheminée est toute flamboyante des ceps de vigne qu’on y fait brûler, on fait des confitures en été avec les fruits que mon grand-père ramène des champs, on fait du pain qui parfume la maison ; en automne, on cueille des champignons aux jolis chapeaux de différents formes, il faut quand même faire très attention, ils ne sont pas tous bons à manger, et si on les connaît pas, pfutt, on est mort. Je ne sais pas bien ce que ça veut dire mais quand on est mort on est mort, c’est ce que dit grand-père, mais il connaît les champignons, d’ailleurs c’est lui qui m’a appris à faire la différence entre les bons et les mauvais. Il connaît beaucoup de choses mon grand-père, le nom des étoiles, le nom des planètes, le nom des grands navigateurs, les inventions modernes, je ne mets pas en doute son intelligence bien que jamais je ne l’ai vu avec un livre entre les mains, je ne sais pas d’où il sait tout ça mais il le sait. Inutile d’aller à l’école, je connais plus de choses que tous les enfants de mon âge. Même ma grand-mère m’apprend des chansons, je sais un peu coudre et faire du pain et des tartes aux fruits et même des omelettes.

Alors, à l’école, j’irais pas !
C’est ma première décision.

Mais à ce moment-là personne encore ne savait.

roooolàlàlààààà !

danielle, mais où vas-tu chercher tout ça ???
le jour où tu arrive à te faire éditer, FAIS MOI SIGNE : J'ACHETE !!!!!

Quel talent les filles!!!

j'aimerai vous ressembler dans vos ecrits


au plaisir de vous lire

cat, il suffit de fermer les yeux et de se laisser guider par l'imagination le reste ça va tout seul !

et après tu montres aux copines

ok , je note la consigne et vous ferai un " copier, coller" de ce qu'il en ressort

avec plaisir cat, j'ai hâte

C'est tout simplement magnifique ! On a toujours envie de savoir la suite !!

La 4ème page pour le week-end
Maintenant que j’y suis, il faut que je m’y fasse. La tête qu’ils ont tous que je ne sais pas d’où ils viennent. Les filles elles sont toutes à se trouver belles avec leurs rubans ridicules et leurs jupes qui leur arrivent jusqu’aux mollets, même que ça doit les empêcher de courir ; d’ailleurs elles courent pas les filles, elles restent là à papoter et bla bla bla, et bla bla bla,…et l’autre, là qu’on appelle Marie Pierre, tu parles d’un nom, c’est un nom de garçon ça, alors avec ses dentelles et ses yeux de poisson mort je la trouve bien moche et elle fait que me sourire et me donne sa pomme du goûter ; si elle me la donne c’est qu’elle doit pas aimer les pommes, sinon elle la mangerait alors pourquoi sa mère lui donne une pomme pour son goûter si elle les aime pas une mère doit savoir ça, ma mère à moi elle m’a donné une grosse tartine avec une couche de confiture que ça fait peur mais elle tient bien la confiture car on fait le pain une fois par semaine seulement alors des fois il est un peu dur et la confiture elle reste bien accrochée dessus et je me régale, alors, sa pomme, elle peut la garder. Les garçons ont les reconnaît car ils portent tous des culottes courtes et des tricots sans manches de toutes les couleurs, ça doit être qu’il y avait pas assez de laine de même couleur pour faire un tricot et qu’on a pris des bouts d’ici des bouts de là, un reste de la veste de la grand-mère d’un joli lilas clair, puis des chaussettes du père, une bonne grosse laine maronnasse ou du grand frère, un bleu marine qui fait penser aux mers lointaines et tout ça ça te fait un tricot pour le petit qui va à l’école et la cour de récréation ressemble à une parade où toutes les laines du monde font leur foire, les fines, les grosses, les détricotées, les presque neuves, les neuves mais c’est plus rare enfin toutes. Moi j’ai pas de tricot comme ça d’abord parce que je suis une fille et quand j’ai froid je m’enroule dans le grand châle vert et rouge, celui qui a des franges, celui que mon père à offert à ma mère quand il l’a demandée à mon grand-père et que le vent il passe pas à travers. A l’école je le remarque les enfants sont toujours en bande ou au moins les filles, deux par deux souvent à se tenir par le bras, comme un dahlia et son tuteur elles savent donc pas marcher seules les filles ? Moi j’ai pas besoin de tuteur, je sais marcher seule, d’ailleurs les autres m’énervent je les supporte pas, alors à la récré je reste seule, c’est mieux mais je m’ennuie pas faut pas croire, je rêve.

A l’école, j’y suis.
C’est ma première récréation.

Mais à ce moment-là personne encore ne savait.

tatie danielle